Premiers pas en apiculture

Extrait de Cari l’Apiculture Wallonne et Bruxel

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  • Introduction

La colonie d’abeilles est un monde fascinant mais difficile à approcher si l’on n’est pas apiculteur. Alors, pourquoi ne pas faire le pas et prendre quelques ruches chez soi ? Endosser la tenue d’apiculteur ne se fait pas à la légère. L’élevage des abeilles est assez complexe et, sans un effort de formation, sans une présence régulière au rucher, apiculture rime vite avec déconfiture. De plus, les abeilles ne facilitent pas toujours la tâche de l’apiculteur qui reste un intrus pour elles. Même s’il visite ses colonies régulièrement, les butineuses ont la vie si brève qu’elles ne reconnaissent pas celui pour qui elles butinent… Voici quelques conseils qui vous permettront de débuter sur de bonnes bases. À vous, ce contact surprenant avec la nature et ce plaisir réel de récolter et de consommer le miel de vos abeilles. De plus, à la joie d’être parmi les abeilles s’ajoute souvent une autre passion : la connaissance de la flore mellifère, le bricolage du matériel, voire la sélection via l’élevage des reines et l’insémination artificielle…

Au début, les questions sont toujours les mêmes : où puis-je installer mes ruches, quelle ruche choisir, comment fait-on pour se procurer des abeilles ? Comme pour beaucoup d’activités, il vaut mieux démarrer petit, quitte à s’agrandir par la suite. Une ruche, c’est cependant trop peu car, en cas de problème, il est plus difficile d’y remédier. Par exemple, si une reine vient à mourir et que les abeilles n’ont plus de jeunes larves pour commencer un élevage, vous pourrez en prélever dans une ruche voisine. La colonie pourra ainsi élever une nouvelle reine. De plus, avec une seule ruche, on ne dispose d’aucun point de comparaison pour vérifier si tout se passe normalement. L’idéal est de commencer avec deux ou trois ruches peuplées.

Deux ou trois ruches ne demandent pas trop de travail. On estime qu’un apiculteur débutant passe une bonne dizaine d’heures par an et par ruche. Au début, il ne faut pas hésiter à se faire la main. Dès que les conditions climatiques sont favorables (température supérieure à 15 °C et temps clément), on peut visiter ses colonies. À partir de mai, un débutant devrait les ouvrir chaque semaine jusqu’à la fin juin. Par la suite, les visites s’espaceront pour s’arrêter fin septembre. Dans le prochain article, nous verrons comment s’organise une saison en apiculture.

  • Attention piqûres

Les abeilles ont un dard et s’en servent pour défendre leur ruche. Devenir apiculteur, c’est d’abord accepter cette cuisante réalité à laquelle personne ne peut vraiment échapper. Un organisme normal, après une période de réaction aux piqûres (gonflement parfois important de la chair à l’endroit de la piqûre) acquiert une certaine immunité. On s’habitue aussi rapidement à dominer ses nerfs et à ne plus céder à la panique. Avec la pratique, la plupart des apiculteurs accordent d’ailleurs beaucoup moins d’attention aux piqûres. Ils restent cependant vigilants car la douleur est toujours présente. Ils veillent à se protéger correctement, surtout le visage. Certaines personnes peuvent développer une allergie au venin d’abeille. Dans ce cas – heureusement assez rare – une simple piqûre peut avoir des conséquences graves. La réaction ne se limite plus à l’endroit proche de la piqûre : étouffements, plaques rouges sur tout le corps. Quiconque présente déjà un terrain allergique doit aborder l’apiculture avec prudence et consulter son médecin au moindre symptôme inquiétant.

  • L’emplacement

Pour quelques ruches, l’environnement floral a relativement peu d’importance si vous ne recherchez pas une forte production. Cependant, l’idéal pour le bien-être de vos abeilles est de disposer, dans un rayon de quelques centaines de mètres de l’emplacement retenu, d’une flore bien diversifiée et dont la floraison s’étale tout au long de la saison. Cela vous évitera des problèmes sanitaires liés à des carences alimentaires.

Vu que certaines abeilles peuvent devenir agressives suite à une erreur de l’apiculteur lors d’une visite ou à l’émission de certains sons ou vibrations (tondeuses), vous devez veiller à implanter le rucher dans un endroit isolé. La législation impose d’ailleurs qu’il soit situé à plus de 20 mètres d’une voie publique et des habitations, cette distance étant réduite à dix mètres en présence d’un écran de plus de deux mètres de hauteur. Idéalement, les trous d’envol seront orientés au sud-est. Par contre, il faut s’abstenir de les orienter vers une zone de passage important (potager, pelouse) sauf si vous placez à quelques mètres des trous de vol un écran qui force les abeilles à prendre directement de l’altitude. Il serait tout aussi mal venu d’orienter les lignes de vol vers le jardin de votre voisin qui pourrait à ce moment invoquer une perte de jouissance de son terrain. Vous avez tout intérêt à garder les meilleures relations avec vos voisins en leur offrant à l’occasion un pot de miel de votre récolte. Dès les premières années, votre production pourrait dépasser facilement les dix kilos de miel par ruche.

  • Au trou d’envol

Lorsqu’on débute et que l’on ne connaît pas d’apiculteur, il n’est pas aisé de trouver un renseignement. Le matériel apicole est vendu exclusivement dans les magasins spécialisés. Il est possible d’acheter du matériel d’occasion dans les revues spécialisées. Mais, dans ce cas, malgré des prix parfois intéressants, il faut cependant rester très vigilant, car les pièges sont nombreux : modèle de ruche non standard, matériel trop vieux et mal adapté à l’apiculture d’aujourd’hui, abeilles agressives, vieilles reines, risques de maladies. Je déconseillerais fortement à un débutant de faire une acquisition de ce type sans se faire accompagner d’un apiculteur averti. Il vaut beaucoup mieux acheter un matériel neuf et standardisé qui répond à vos attentes. En cas de problèmes, un tel matériel se revendra facilement. Il existe différents modèles de ruches sur le marché. La ruche Dadant, la plus répandue, est très simple d’utilisation : son corps unique (avec une ou deux hausses) présente un grand volume (surtout dans sa version 12 cadres), bien adapté aux abeilles à fort développement. Elle est cependant très lourde à déplacer et ne permet pas certaines manipulations plus sophistiquées. Pour cela, il faut s’orienter vers un modèle divisible (deux corps superposés et hausses) où le volume suivra le développement de la colonie. Lors du choix d’un tel modèle (Langstroth, Normal Maas, WBC), vous devez vous assurer que les dimensions sont bien standard. Il faut toujours prendre deux hausses par ruche et veiller à ce que celle-ci soit équipée d’un plancher grillagé permettant la récolte des débris. Même si vous n’avez que deux ou trois ruches, n’hésitez pas à prendre une ruche ou une ruchette en plus. Elle vous sera indispensable en période d’essaimage. Avant de peupler vos ruches, n’oubliez pas la couche de peinture de protection, indispensable à leur longévité.

La période idéale pour peupler une colonie se situe au printemps, la jeune colonie bénéficiant ainsi de temps pour se développer avant l’hiver. Plusieurs moyens d’acquérir des abeilles sont possibles. Le plus courant est la récolte des essaims, mais c’est aussi le moins bon, ignorant l’origine des abeilles. Ne partez pas sur cette base. Certains éleveurs mettent en vente en mai-juin des abeilles sur 4 ou 5 cadres (modèles les plus fréquents) avec une jeune reine sélectionnée. C’est la solution la plus facile pour peupler vos nouvelles ruches. Il suffit de placer ces cadres au milieu des cadres neufs et, au fil des mois suivants, les abeilles occuperont progressivement l’ensemble de la ruche. La colonie sera alors à même de produire du miel dès l’année suivante. En apiculture, vous découvrirez rapidement que la reine a une importance énorme car elle va déterminer tous les caractères de la colonie (douceur, prolificité, productivité, tenue du cadre). C’est, à mon avis, la dépense la plus justifiée dans un rucher.

Après les ruches et les abeilles, équipez-vous du petit matériel indispensable à tout apiculteur : un voile de qualité ou une combinaison, une paire de gants à manchettes longues, non fixés à la combinaison, un lève-cadres (en fonction du type de ruche choisie) et un enfumoir.

Coût de l’opération : ATTENTION PRIX EN BELGIQUE ET EN 2007…

environ 125 à 175 Euros pour une ruche équipée d’un plancher grillagé et deux hausses, 75 Euros pour une ruchette, environ 100 Euros pour un essaim sur 5 cadres et 80 Euros pour le petit matériel. Pour trois ruches, cela vous reviendra à environ 755 Euros, mais dès la deuxième année, vous devriez récolter quelque kilos de miels. Il est évident que, pour un petit nombre de ruches, l’apiculture n’est pas une activité rentable. Mais ce n’est pas pour cela que l’on devient apiculteur.

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